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Flaubert, pour un professeur de lettres, ça peut paraître un peu cliché.
C’est un « classique », il faut l’avoir lu, le connaître… Aux épreuves orales du CAPES, j’ai été interrogée à deux reprises sur cet auteur ! Et, pourtant…
Si je connaissais bien entendu cet auteur et ses œuvres, si j’avais lu Madame Bovary pendant mes études, je n’en ressentais pas encore toute la beauté.

Quand j’ai eu connaissance de la transcription des manuscrits de Madame Bovary, j’ai relu le roman et j’en ai ressenti toute la beauté stylistique. Ce n’est bien entendu pas la seule beauté. Tout, en Flaubert, réussit désormais à me toucher.

Suite à ces transcriptions, je me suis autorisée à étudier ce roman avec mes élèves de seconde. S’ils n’ont pas tous aimé le roman ; certains en tout cas ont tout de suite été touchés. Mais puis-je jeter la pierre à ceux qui n’ont pas senti cette beauté alors qu’il m’a fallu presque dix ans pour en sentir la portée ?!

J’ai fait la transcription de Madame Bovary avec une demi-classe de seconde. Le lycée dans lequel je travaille est un lycée scientifique et technologique dans lequel l’enseignement des lettres est parfois une gageure : « le français, j’y comprends rien, c’est nul, j’aime pas ça… » Voilà plutôt le genre de réactions que nous proposent les élèves au début de l’année. 
Lors de l’aventure des transcriptions, les élèves se sont investis et ont compris quelle pouvait être la beauté d’un style qui se cherche. Surtout, ils ont découvert que la littérature comporte des aspects scientifiques, que c’est un art vivant auquel ils ont, de manière détournée, participé.

Delphine Déchance habite à Mello (Oise).
Elle a transcrit la séquence 61 : La clientèle ne vient pas, avec une classe du lycée Marie-Curie de Nogent sur Oise.