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Je suis Professeur de Littérature française à l’Université du Maine. Sujet supposé savoir s’il en est par conséquent. Et pourtant je pense avec Serge Doubrovsky que : « Il n’y a que certains professeurs de littérature pour croire que les problèmes de la littérature sont simples. » (Pourquoi la nouvelle critique, Mercure de France, 1968, p. 220, n. 1).

Pas particulièrement « spécialiste » comme on dit dans le milieu universitaire – ni même amateur, qu’on veuille bien m’en excuser – de Flaubert, Gustave. Mais fort intéressé par les applications de la micro-informatique à l’étude des textes dits littéraires. Membre d’ailleurs depuis des années du groupe de recherche de Paris III à géométrie variable « Hubert de Phalèse ».
Ma petite collaboration aux transcriptions numérisées de Madame Bovary m’a énormément intéressé. J’avais, professionnellement, l’habitude de l’établissement d’une édition critique (Dix-neuf poèmes élastiques de Blaise Cendrars, édition critique et commentée, Paris, Méridiens Klincksieck, 1986) ou semi-critique (préface et commentaires de Lautréamont/Isidore Ducasse, Les chants de Maldoror, Poésies, Presses Pocket, coll. « Lire et voir les classiques », 1992). Jamais je ne m’étais trouvé confronté à un tel chantier.

Comme tout ancien élève français je me faisais une-certaine-idée-de-Flaubert : l’écriture sans cesse remise sur le métier, l’épreuve du gueuloir, madame-Bovary-c’est-moi, etc. De là à imaginer la réalité du travail accompli, un travail de monomaniaque de l’écriture ! Les véritables Mémoires d’un fou, ce sont ces manuscrits, ces repentirs, ces reprises incessantes.

Je remercie ici publiquement les initiateurs de cette entreprise qui m’ont donné l’occasion de me frotter un peu à la gestation de l’écriture flaubertienne mais aussi de participer – fût-ce sommairement – à une belle réalisation collective et internationale qui devrait montrer de façon évidente à ceux qui en douteraient encore ce qu’Internet et les ressources informatiques en général sont susceptibles d’apporter aujourd’hui aux études littéraires.
 

Jean-Pierre Goldenstein habite à Sceaux (Hauts-de-Seine).
Il a transcrit la séquence 27 : Habitudes de Charles.