Je
m’appelle Sawasaki Hisaki. Sawasaki est mon nom de famille et
Hisaki mon prénom. Au Japon, comme dans beaucoup de pays
asiatiques, notre nom se compose, officiellement ou en privé,
d’un nom de famille, suivi d’un nom individuel (ce n’est
donc plus un « pré-nom »). Dans ces transcriptions,
j’ai parfois signé Sawasaki Hisaki, à la japonaise, parfois
Hisaki Sawasaki, à l’occidentale.
J’habite au Japon, à Yokohama, une grande ville au sud de
Tokyo, qui compte plus de trois millions d’habitants. Ville
plutôt récente qui s’est créée autour d’un port
maritime, construit, lui, au milieu du XIXe siècle dans un
petit village de pêcheurs.
Ma
rencontre avec les manuscrits de Madame
Bovary est ancienne. Mon premier travail sur eux
s’intitulait « Le Classement tabulaire des Scénarios
et des Brouillons » . Il a été publié en 1993 sous
le nom d’un autre professeur, mais en 2004, à l’occasion de
ce projet de Rouen, il m’a été restitué. Je suis heureuse
de pouvoir maintenant me présenter comme l’auteur authentique
de ce travail. C’était une concordance entre les folios
des manuscrits et les pages de l’édition de Gothot-Mersch
avec celle de Pommier et Leleu (pour les passages supprimés
dans la version définitive). Le travail était dur pour moi,
puisque c’était la première fois que je lisais l’écriture
de Flaubert et que je travaillais sur des polycopies. Mais au bout
d’un an, quand la concordance a été achevée, je me trouvais
enfoncée jusqu’au cou dans le monde des manuscrits.
Après avoir écrit quelques articles, j’ai été diplômée
de doctorat en 2002, avec ma thèse intitulée « La Mémoire
dans Madame Bovary de
Gustave Flaubert – Étude des manuscrits », sous la
direction de Jacques Neefs, déposée à l’Université Paris VIII.
C’est merveilleux de pouvoir participer à ce projet de
transcriptions, de l’autre bout du monde, bien que, pendant ce
long voyage, mes transcriptions aient subi quelques petites déformations
à cause de la différence de logiciels !
Maintenant
j’enseigne le français dans quelques facultés au Japon, à
titre de chargée de cours à temps partiel, en cherchant un
poste plus stable. Grâce à ce projet, j’espère, les
manuscrits de Flaubert deviendront plus accessibles et mes études
seront assez appréciées pour me donner un travail !
|