Professeur
de Lettres modernes, en lycée, j’ai l’impression que
Flaubert fait partie de mes « familiers » comme
l’attestent les Classiques Garnier (jaunes) de mes études
universitaires, les diverses éditions achetées, sa
correspondance, sans oublier les nombreuses publications
scolaires de ses œuvres utilisées au gré des rendez-vous fréquents
que je réservais à cet auteur dans mes projets pédagogiques…
C’est
au
cours de l’été 2004, précédant ma dernière année
d’enseignement, que répondant à l’appel lancé à des
enseignants pour participer à la transcription des brouillons
de Madame Bovary, je
me suis engagée, - avec une classe de Seconde de Lycée et
l’accompagnement efficace des initiateurs - dans cette étonnante
entreprise.
Étonnante
entreprise car pour la première fois, j’étais confrontée de
manière aussi percutante à ce travail de l’écriture :
18 folios manuscrits pour une demi-page imprimée ! Voilà qui
illustrait de manière concrète les pages de la correspondance
de Flaubert à Louise Colet consacrées à la genèse de Madame
Bovary.
Étonnante entreprise que d’engager une classe de Seconde à
partager ce projet, d’approcher avec ces élèves le processus
de la création littéraire, à la manière d’une enquête
passionnante, parfois énervante dans ces pages raturées, aux
mots biffés, parfois illisibles, piquant la curiosité… et
parfois l’émoussant !
Étonnante
entreprise encore que de conjuguer, dans ce travail de déchiffrage,
le manuscrit et l’ordinateur au service de l’œuvre !
Étonnante entreprise aussi de participer à cette aventure
intellectuelle et collective !
Étonnante entreprise surtout qui a teinté cette dernière année
d’enseignement de l’enthousiasme né d’une nouvelle expérience
littéraire et pédagogique !
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